Cela fait 212 ans aujourd’hui que Napoléon en tenue d’empereur romain domine la place Vendôme.
Avec, comme on peut s’y attendre, des hauts et des bas, au gré des changements politiques des 65 années qui suivirent son installation au sommet de la colonne. Napoléon souhaitait redonner une destination à cette place majestueuse, vide depuis la destruction le 12 août 1792 de la statue équestre de Louis XIV qui en occupait le centre. En 1806, il décide donc de dédier la place aux victoires de la Grande Armée et à sa propre gloire, en commandant une colonne inspirée de la colonne trajane de Rome, dont le fût de 41,3m de haut sera décoré de bas-reliefs représentant des scènes de bataille s’enroulant sur 280m en spirale continue jusqu’au sommet, et qui sera coiffée d’une statue en bronze le représentant, œuvre d’Antoine Chaudet. Il n’est pas présent le jour de l’inauguration, également jour de ses 41 ans, le 15 août 1810, jugeant préférable de garder un peu de distance avec un monument rappelant la bataille d’Austerlitz qui le 2 décembre 1805 fut une défaite pour l’Autriche et l’empereur Franz Ier, son beau-père depuis son mariage en mars 1810 avec Marie-Louise d’Autriche.
Ceci ne suffira pas bien sûr à calmer les aspirations de revanche de nos voisins ; lors de l’entrée dans Paris des Alliés européens en mars 1814, la statue est déposée, et en signe d’apaisement et de retour de la royauté, remplacée au sommet de la colonne par un drapeau blanc fleurdelysé. Les années passant, et le souvenir de l’ère napoléonienne restant toujours présent, Louis-Philippe cherche à rallier les nostalgiques de cette période en faisant poser sur la colonne, en 1833, une nouvelle statue de Napoléon, cette fois en tenue de chef militaire. Représentation qui ne convainc pas, raillée par certains qui la surnomment « le petit caporal », conduisant Napoléon III en 1863 à revenir au style antique et à faire réaliser par Auguste Dumont une copie de la statue originale de Chaudet montrant son oncle en empereur romain. Une petite différence toutefois : Dumont place le glaive dans la main gauche et le globe surmonté de la victoire ailée dans la main droite, à l’inverse de l’original. Il est vrai que la question « Napoléon, droitier ou gaucher?» a fait couler beaucoup d’encre ! Un dernier épisode aurait pu être fatal : la colonne est mise à terre pendant la Commune en 1871. Mais colonne et statue peuvent être récupérées et mises à l’écart le temps que Paris et la France reprennent leurs esprits. En 1875 le président de la IIIe République Mac Mahon fait reconstruire le monument à l’identique et depuis lors, la colonne et Napoléon mènent une vie tranquille au centre de la place ; après quelques péripéties, le « Petit Caporal » rejoint quant à lui la Cour d’Honneur des Invalides en 1911.
Pour tout savoir sur les colonnes de Paris en général, et sur la Colonne Vendôme en particulier, se référer à Looking Up Paris. Bonne visite !
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