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Les oeuvres parisiennes d'Aimé Millet

Dernière mise à jour : 7 mars 2023


85 rue de Vaugirard, 6e arrondissement, l'Enseignement Mutuel, haut-relief par Aimé Millet

Il y a 132 ans, le 14 janvier 1891, disparaissait le sculpteur Aimé Millet. Comme nous l’avons vu dans le précédent article, nous lui devons Apollon entouré de la Poésie et de la Musique, enseigne de l’Opéra de Paris. L’architecte Charles Garnier fit part de son admiration pour cette œuvre hors pair, aux dimensions impressionnantes et fruit d’un travail de 18 mois, et souligna qu’« au respect dû au travail, il faut ajouter celui dû au talent ». Partons à la découverte des œuvres parisiennes d’Aimé Millet qui témoignent des courants et styles en vogue sous le Second Empire et la IIIe République ainsi que des profondes transformations qui marquèrent le XIXe siècle, comme le développement de l’instruction, la révolution industrielle et les progrès techniques associés, le développement du commerce et la naissance d’un système bancaire moderne, l’ouverture vers le monde et la fascination pour les civilisations aux quatre coins de la planète. Commençons par le 85 rue de Vaugirard, dans le 6e arr. où se trouve un bâtiment de 1850 ayant abrité une école pratiquant une méthode d’enseignement, née au Royaume-Uni, qui gagna de nombreux pays européens au début du XIXe siècle, l’enseignement mutuel. Dans le haut relief dominant la façade le sculpteur alors au début de sa carrière (il est né en 1819) s’est lui-même représenté au travail devant un écritoire (à droite), en compagnie de 2 écoliers qui échangent devant un parchemin avec la devise « aimez-vous les uns les autres » et d’une écolière portant un regard protecteur sur un plus jeune. L’ensemble sous l’oeil d’une allégorie rappelant que l’établissement était également à l’époque un asile, lieu d’accueil pour les enfants de 3 à 7 ans.


Passons ensuite au Louvre, dont la rénovation et l’agrandissement sous Napoléon III donnèrent lieu à de nombreuses commandes de statues d’hommes illustres ou de figures des mythologies grecque et romaine. Millet est l’auteur de Louvois, ministre de Louis XIV (1857) sur l’Aile Henri IV dans la Cour Napoléon, de Mercure (1861) dans la Cour Carrée et de Terpsichore, muse de la danse (1865), sur l’Aile de Flore dans la Cour du Carrousel. Dans le jardin des Tuileries voisin, on trouve également Cassandre se mettant sous la protection de Pallas (1877).


Retournons aux transformations et événements propres au XIXe siècle : L’Industrie et le Commerce sont représentés par les cariatides qui encadrent l’entrée du Passage du Bourg-l’Abbé, rue de Palestro, 2e arr.(1863), de même que l’on trouve une statue du physicien, mathématicien et inventeur Denis Papin (1880) dans la Cour du Conservatoire des Arts et Métiers; l’engouement pour les contrées lointaines avec l’Amérique du Sud, une des statues représentant les 5 continents à l’origine ornant le Palais du Trocadéro bâti pour l’exposition universelle de 1878, œuvres aujourd’hui placées sur l’esplanade du Musée d’Orsay ; le développement conjoint du commerce et de la finance au niveau international, avec les allégories ornant la façade du Comptoir National d’Escompte de Paris (1882), ancêtre de la BNP, au 14 rue Bergère, 9e arr ; hommage à la jeune république française et au peuple français avec la Seine et la Marne (1883) qui font partie du fronton monumental encadrant l’horloge de l’Hôtel de Ville de Paris, bâtiment entièrement reconstruit après l’incendie des événements de la Commune en 1871.


Et enfin à la fin de sa vie, le sculpteur rendit hommage à un très célèbre prédécesseur, le sculpteur grec (5e siècle avant JC) Phidias posant devant son œuvre Athena Parthenos, que l’on trouve au Jardin du Luxembourg. Un beau parcours !


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