Il y a 185 ans, à l’aube du 31/08/1837, le fronton du Panthéon est découvert et livré à la vue du public dans la plus grande discrétion. C’est un humble commencement pour l’œuvre magistrale réalisée par le sculpteur Pierre-Jean David, dit David d’Angers, entre 1831 et 1837. Au centre, la Patrie distribue aux grands hommes, civils (à gauche, savants, hommes de lettres, politiques, magistrats, avocats) et militaires (à droite, Napoléon Bonaparte en général républicain entouré de ses soldats) des couronnes que lui tend la Liberté tandis que l’Histoire inscrit leurs noms. Un volatile imaginaire dans une couronne, croisement du coq républicain et de l’aigle impérial, orne le soubassement. Sept ans après sa commande, le fronton est devenu anachronique dans le contexte politique de 1837, car David d’Angers est resté fidèle à l’esprit de la révolution des Trois Glorieuses de juillet 1830, tandis que le gouvernement de Louis-Philippe aurait préféré que l’artiste fût plus en phase avec l’apaisement des passions révolutionnaires qui est désormais à l’ordre du jour. C’est donc à l’issue d’un compromis concluant à une absence d’inauguration officielle que la 4e version du fronton échappe à la destruction, et que la dédicace « Aux grands hommes la patrie reconnaissante » de la 2e version de Jean-Guillaume Moitte (1793) est replacée au sommet du monument à la vie tumultueuse. Après être redevenu temporairement lieu de culte en 1852 sous le Second Empire, le Panthéon est avec l’entrée de Victor Hugo en 1885 officiellement de nouveau dédié à honorer les grands hommes, et en 1995, avec l’entrée de Marie Curie (1867-1934), la Patrie est également reconnaissante aux femmes d’exception. Pour tout savoir sur le fronton et le dôme du Panthéon, qui du haut de ses 83m domine merveilleusement Paris, se référer à Looking Up Paris. Bonne visite !
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