Les Journées Européennes du Patrimoine 2022 furent pour Looking Up Paris l’occasion d’admirer le dôme du Panthéon depuis l’intérieur de ce remarquable édifice conçu par Jacques Soufflot au XVIIIe siècle. Comme on peut le voir sur la maquette de l‘architecte Jean Rondelet qui rejoignit Soufflot en 1770, ce dôme est une véritable prouesse technique. Si au départ Soufflot s’est inspiré du Petit Temple de Bramante (vers 1502) situé dans la cour du monastère de San Pietro in Montorio, au cœur de Rome, les dimensions modestes de celui-ci (4m de diamètre) font que pour le Panthéon (17.000 t, 83 m de haut) les architectes ont dû intégrer dans leur travail de conception des calculs élaborés et novateurs de poussée et de résistance. C’est ainsi qu’il n’y a pas une coupole, mais trois, emboîtées les unes dans les autres.
De l’intérieur, on voit une coupole en pierre sculptée de caissons à rosaces, présentant au centre une ouverture de 10m de diamètre, par laquelle on aperçoit la coupole intermédiaire décorée de « L’Apothéose de Sainte Geneviève » d’Antoine Gros, une peinture faisant partie d’une commande originale de Napoléon en 1811 « d’œuvres symbolisant les régimes politiques qui se sont succédé en France et la protection qu’ils ont accordée à la religion ».
Les personnages représentés situent la version finale sous la Restauration (l’œuvre est effectivement achevée en 1824), puisque l’on voit, à la place de Napoléon, Louis XVIII avec sa nièce Marie-Thérèse de France (1778-1851), seul enfant de Louis XVI ayant survécu à la Révolution, et à la place du Code Civil, la Charte Constitutionnelle du 4 juin 1814. Ils sont entourés, cette fois sans changement par rapport à la version initiale, à gauche de Sainte Geneviève, patronne de Paris (à qui l’édifice avait été originalement dédié par Louis XV) et à droite de Saint Louis et sa mère Blanche de Castille. Et jusqu’au 31 octobre 2022, grâce à « 23:56:04 », une installation monumentale d’Ann Veronica Janssens, vous aurez pu admirer la peinture d’Antoine Gros juste en baissant la tête ! L’artiste belge a en effet posé sur le sol, sous le pendule de Foucault, un grand miroir circulaire qui offre des points de vue vertigineux de l’intérieur de l’édifice. Bonne visite et pour en savoir plus vous pouvez bien sûr vous référer à Looking Up Paris, chapitre « Le Temps des Rois » !
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