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Lazare Carnot et l’Enseignement mutuel

Dernière mise à jour : 7 nov. 2023


Il y a 132 ans, le 4 novembre 1891, le buste de Lazare Carnot (1753-1823), mathématicien, officier et homme politique, est inauguré sur le fronton du porche du 6 rue du Fouarre, dans le 5e arrondissement. A la limite du Quartier Latin, en bordure de Seine face à Notre Dame, le bâtiment construit en 1880, abrite alors le siège de la Société pour l’Instruction Elémentaire, fondée en 1815.

La sculpture est un don de son petit-fils, Sadi Carnot (1837-1894), alors Président de la République, qui souhaite ainsi rendre hommage à l’engagement de son aïeul en faveur de l’institution. En effet, pendant l’épisode des Cent-Jours (20 mars-28 juin 1815), alors qu’il est ministre de l’Intérieur, Lazare Carnot, convaincu de la nécessité de l’instruction et d’un bon enseignement primaire, donne son appui personnel à la Société pour l’Instruction Elémentaire qui vient de se constituer. L’institution a vocation à développer et diffuser une méthode d’enseignement venant du Royaume-Uni, connue sous le nom d’enseignement mutuel. Cette méthode est la combinaison de mutual tuition (un élève fait office de tuteur pour un camarade) de l’Ecossais Andrew Bell (1753-1832) et de monitorial system (des élèves sont choisis pour superviser des groupes de camarades) de l’Anglais Joseph Lancaster (1778-1838), dans le but de généraliser l’enseignement élémentaire et l’instruction publique à moindre coût. Dans les années 1830, il y a plus de 2 000 écoles de ce type en France, surtout dans les zones urbaines, la méthode mutuelle développant réellement son potentiel avec des effectifs importants. C’est une étape significative dans le développement et la généralisation de l’instruction, précédant la mise en place sous la IIIe République, d’un système structuré et homogène à l’échelle de la nation, couvrant les zones urbaines et rurales, et organisé autour de l’instituteur ou de l’institutrice, pièce maîtresse de l’école de Jules Ferry qui en 1872 établit l’enseignement public (gratuit), laïc et obligatoire (y compris les filles). Outre son rattachement à l’histoire de l’enseignement, le bâtiment de la rue du Fouarre – qui abrite aujourd’hui un établissement universitaire privé – présente également des bandeaux et médaillons de céramique qui incitent à lever les yeux sur sa façade. Ceux-ci sont l’œuvre du céramiste Théodore Deck (1823-1891). Passionné par l’art oriental qu’il découvre au musée de la Céramique fondé en 1824 par Alexandre Brongniart au sein de la Manufacture de Sèvres, Deck développe une collection de faïences inspirées de la technique, du style et des coloris de la céramique produite aux XV-XVIIe siècles à Iznik en Turquie. Parmi les coloris reproduits, le bleu turquoise des lettres des bandeaux des matières enseignées et principes d’éducation – Arts, Sciences, Morale – est le plus célèbre.


Remarqué dans des œuvres présentées aux Expositions internationales de 1862 et 1878, il est surnommé à l’époque le « bleu Deck ». On le retrouve dans les petites feuilles placées de part et d’autre des visages de quatre éminents présidents de l’institution, présentés de manière très réaliste dans des médaillons, en noir et blanc sur fond pourpre.

Pour en savoir plus sur ce bâtiment du Quartier Latin, l’enseignement mutuel et les céramiques de Théodore Deck, n’hésitez pas à consulter notre livre 𝘓𝘰𝘰𝘬𝘪𝘯𝘨 𝘜𝘱 𝘗𝘢𝘳𝘪𝘴 https://www.amazon.fr/LOOKING-UP-PARIS-nouveau-capitale/dp/B09K1WTMGD/ref=tmm_pap_swatch_0?_encoding=UTF8&qid=1699352730&sr=8-1




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