Il y a 2 ans, le 14 février 2021, l’artiste américain Franck Shepard Fairey, dit Obey, restaurait la fresque qu’il avait réalisée en 2016 à l’angle du boulevard Auriol et de la Rue Nationale, et qui présente, sur fond bleu, blanc, rouge, le visage de Marianne entouré de la devise « Liberté, Egalité, Fraternité ». En effet, deux mois plus tôt, le 13 décembre 2020, la fresque avait été vandalisée par un collectif anonyme voulant marquer son opposition aux projets de loi en discussion sur la sécurité et le séparatisme. La devise républicaine était rayée et le visage de Marianne recouvert de larmes rouges. En réponse à cet incident, Obey rappelle qu’en 2016 il avait voulu par son œuvre rendre hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015 et précise : « J’aime la devise française, elle incarne parfaitement les valeurs des sociétés démocratiques. L’image n’avait aucun parti pris politique ». Il ajoute : « Je suis aussi du côté des gens qui s'opposent aux injustices, et particulièrement quand il s’agit des droits de l’homme. Je crois beaucoup dans le fait d’utiliser mon art non seulement pour mettre en lumière des problèmes, mais aussi pour aider les gens sur le terrain ». C’est ainsi qu’il rétablit la devise de la République française, nettoie le visage de Marianne et lui ajoute une larme bleue. Aujourd’hui si l’on regarde bien, la larme n’est plus bleue : en effet, il y a 2 mois, le 13 décembre 2022, quelqu’un est venu la repeindre en rouge, voulant sans doute ainsi rappeler le 13 décembre 2020.
Nous vous invitons à aller à la rencontre de cette fresque qui ne laisse personne indifférent, ainsi que des trois autres œuvres parisiennes de l’artiste californien, évoquées dans notre post du 16 juin 2022 qui marquait les 10 ans de sa première fresque dans le cadre du projet « Boulevard Paris 13 ». Et bien sûr à les replacer dans le contexte des fresques murales parisiennes présentées au chapitre « Aujourd’hui et Demain » de Looking Up Paris !
Bravo