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Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875), mouvement et expressivité dans la sculpture du XIXe siècle

Dernière mise à jour : 14 mai 2023

Il y a 196 ans, le 11 mai 1827, naissait à Valenciennes le sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux. Son œuvre est le fruit d’une formation classique (Ecole des Beaux-Arts de Paris, séjour à la Villa Médicis en tant que lauréat du Prix de Rome), d’un tempérament fort et d’une nature passionnée avec un goût pour le mouvement et la spontanéité. « La sculpture c’est la vie ; la vie c’est le mouvement » dit-il à son ami Alexandre Falguière alors qu’ils arpentent les rues de Rome. Sous le Second Empire (1852-1870), Paris se modernise, et les commandes publiques affluent. Les projets ne manquent pas pour les artistes, mais la pression est forte pour le respect du calendrier et de l’académisme en vigueur.

Rebelle par nature aux règlementations, Carpeaux entre en conflit avec les architectes, qui lui reprochent d’accumuler les retards et de ne pas respecter leurs feuilles de route. Son ami Charles Garnier, qui le surnomme « la terreur des architectes », fait néanmoins appel à lui pour La Danse, un des quatre groupes ornant la façade sud de l’Opéra. Hector Lefuel, l’architecte du nouveau Louvre, menace de lui retirer l’ornementation de la face sud du pavillon de Flore, car la figure en saillie du Triomphe de Flore brise l’ordonnancement des lignes de la façade, mais Napoléon III arbitre et maintient Carpeaux. Une fois dévoilées, les œuvres de Carpeaux font souvent l’objet de polémiques au sein de la critique et du public, déconcertés par son attrait pour le naturalisme et le réalisme. Mais dans l’ensemble, ses confrères reconnaissent son talent, évoquant à la fois la vie prodigieuse qui se dégage de sa création, par le mouvement qu’il réintroduit dans la statuaire en digne successeur de Rude, et les vivantes incarnations des bustes qu’il modèle, capturant un sourire, restituant l’intensité d’un regard. Pour Rodin, « Carpeaux a fait les plus beaux bustes de notre temps », et ses œuvres marquent toute la génération des sculpteurs qui le suivent dans les années 1880.


Partons maintenant à la découverte des œuvres parisiennes de J-B. Carpeaux, sur site ou au sein du Musée d’Orsay qui conserve dans ses collections des modèles datant de la conception des œuvres, et des copies réalisées par Carpeaux dans son Atelier d’Auteuil.

Le fronton de la face sud du Pavillon de Flore du Louvre est orné d’un haut relief La France portant la lumière dans le monde et protégeant la Science et l’Agriculture (1866). Les figures allégoriques de la Science et l’Agriculture s’inspirent de celles du Jour et de la Nuit de Michel-Ange pour le tombeau des Médicis à Florence. En dessous, on trouve le haut relief Le Triomphe de Flore (1866). La déesse qui émerge des feuillages, entourée d'amours espiègles, est emblématique de l’art de Carpeaux. C’est une jeune femme au sourire éclatant, et débordant d’une vie frémissante, inspirée de l’art flamand, et de Rubens en particulier.

La Danse (1869), une ronde de bacchantes autour d’un génie central, un groupe dont émanent une verve endiablée, une fougue exubérante et joyeuse, faisait partie des quatre groupes ornant la façade de l’Opéra Garnier. En mauvais état, il fut déposé en 1964 pour le protéger de la pollution atmosphérique, transféré au Louvre puis au musée d’Orsay où l’on peut le voir aujourd’hui. C’est une copie, réalisée en 1963 par le sculpteur Jean Juge, commanditée par l’Atelier Paul Belmondo, qui figure depuis sur la façade de l’Opéra, actuellement masquée par des travaux de rénovation. On peut en revanche admirer, depuis la rue Scribe, le buste en bronze de Charles Garnier surmontant Le monument de Charles Garnier (1903) réalisé à partir d’un plâtre modelé par Carpeaux en 1867.


Quatre Parties du Monde - Jardins de l'Observatoire

La dernière œuvre du sculpteur visible à Paris est un groupe dominant la fontaine de l’Observatoire, commandée en 1867 par le baron Haussmann à l’architecte Gabriel Davioud. L’ornementation de la fontaine, située dans le Jardin des Explorateurs dans le prolongement de l’avenue de l’Observatoire, reflète l’activité de ce dernier, fondé par Louis XIV en 1667. A partir du programme - heures du jour, axe du méridien, quatre points cardinaux- soumis par l’architecte, J-B.Carpeaux représente les points cardinaux sous la forme de figures féminines allégories des quatre parties du monde (Afrique, Amérique, Europe, Asie), qui suivent la rotation du globe, et soutiennent la sphère céleste







Après le décès du sculpteur en 1875, sa famille entretient la mémoire de ses œuvres et rassemble les modèles et pièces qu’il a édités, dans une maison située au 39, boulevard Exelmans (proche de l’atelier, au 25, où il travaillait), qui prend le nom d’Atelier Carpeaux. Deux niches sur la façade accueillent deux œuvres du sculpteur : Flore accroupie et le Pêcheur à la coquille. Ce garçon qui écoute ravi le murmure de la mer au fond d’un coquillage, est son premier succès réalisé en 1857 lors de son séjour à Rome.



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