Cela fait 182 ans aujourd’hui, 28 juillet, que le Génie de la Liberté du sculpteur Auguste Dumont domine la place de la Bastille, brandissant dans la main droite le flambeau de la civilisation et dans la main gauche des chaînes brisées.
A l’époque, la figure ailée ne symbolise pas la Liberté républicaine ; le choix d’une allégorie masculine, peu commune, répond précisément à la volonté d’écarter toute association trop explicite avec la république, traditionnellement représentée sous des traits féminins. Ensuite, même si elle est située à l’emplacement de la prison de la Bastille dont la prise par des émeutiers le 14 juillet 1789 est l'un des événements déclencheurs de la Révolution française, elle fait encore moins référence à la Liberté révolutionnaire. Pas de bonnet phrygien donc, ni d’attribut vestimentaire d’aucune sorte d’ailleurs. Mais au-delà de cette libération de toute contrainte vestimentaire, dont on ne saura jamais si elle résulte d’une volonté délibérée ou d’un manque d’inspiration dans un contexte difficile, de quelle libération le Génie veut-il nous parler ?
Avec la colonne de Juillet sur laquelle il repose à quelque 50m de haut, il commémore en fait les Trois Glorieuses, les 3 journées révolutionnaires des 27, 28 et 29 juillet 1830 qui permirent à Louis Philippe d’Orléans de succéder, sous le titre de Roi des Français, à Charles X, mettant un terme à la Restauration et à la monarchie absolue de droit divin. La colonne, dont le fût porte les noms des 504 victimes de la révolution de Juillet 1830, fut inaugurée le 28 juillet 1840 au son de la Symphonie Funèbre et Triomphale d’Hector Berlioz, créée pour l’évènement. Quelques années plus tard, les noms des 196 victimes de la Révolution de février 1848, qui marquera la fin de la Monarchie de Juillet, seront ajoutés sur la Colonne de Juillet.
Pour tout savoir sur les colonnes de Paris en général, et sur la Colonne de Juillet en particulier, se référer à Looking Up Paris, chapitre « Colonnes et Tours ».
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