Aujourd’hui l’Opéra-Comique, aussi connu sous le nom de Salle Favart, fête son 125ème anniversaire. Pour être tout à fait exact, le 7 décembre 1898, c’est le bâtiment de style Beaux-Arts faisant face à la petite place piétonne Boieldieu qui est inauguré par le Président de la République, Félix Faure. L’institution, elle, fut fondée bien avant, en 1714, lorsque la troupe de la Foire Saint Germain se vit accorder par privilège royal l’autorisation de produire des « représentations composées de musique, de danse, de machines et de décorations » et prit le nom d’« Opéra-Comique ». Après la monarchie et la fin des privilèges royaux, le genre, largement apprécié par le public, fut confirmé par les différents régimes politiques qui suivirent. Pour les non-initiés, précisons que le terme « comique » ne signifie pas que le rire est obligatoire, ni que le dénouement est systématiquement heureux, mais que les morceaux chantés alternent avec du théâtre parlé.
Revenons au bâtiment et à l’histoire riche et mouvementée du site. En effet, l’édifice que nous avons sous nos yeux est la troisième salle édifiée sur la place, la première, inaugurée en 1783 en présence de la reine Marie-Antoinette, et la seconde construite en 1840, ayant toutes deux été successivement détruites dans des incendies. Les trois salles partagent deux héritages du XVIIIe siècle : l’appellation de Salle Favart, qui rend hommage aux époux Favart, Justine, danseuse, actrice et auteure de pièces et Charles-Simon, librettiste et co-directeur de l’Opéra-Comique au XVIIIe siècle, et un positionnement étonnant, la salle tournant le dos au boulevard. Il s’agit en effet d’un souhait exprimé lors de la construction de la 1ère salle par les « comédiens du roi » qui voulaient clairement se différencier des « comédiens de boulevard », nom donné aux troupes qui se produisaient dans les nombreux théâtres récemment installés sur les boulevards et présentant des pièces populaires, notamment dans le registre crimes et faits divers. Pour la salle de 1898, l’architecte Louis Bernier a fait le choix d’une ornementation de style éclectique reflétant les goûts en vigueur en cette fin de siècle, pour représenter avec beaucoup d’expressivité les caractéristiques du genre lyrique de l’opéra comique. Partons à la découverte de ces œuvres, en feuilletant le diaporama ci-joint.
Pour en savoir plus sur l'Opéra-Comique, ses spectacles et ce qui se cache derrière ses façades, nous vous invitons à consulter le site https://www.opera-comique.com/fr/l-opera-comique
Et comme tous les trésors de la façade ne pouvaient tenir dans ce post, si vous voulez aller plus loin sur le bâtiment de la Place Boieldieu ou même ses voisins sur les boulevards, n’hésitez pas à consulter notre livre Looking Up Paris.
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